Lectures

Quoi de plus inspirant qu'un livre ?

Une musique, peut-être ? Un film ? Un paysage ? Une odeur qui fait ressurgir en nous des souvenirs que l’on croyait oubliés ?
Quoiqu’il en soit, il sera ici question de ce vieil objet aux feuilles qui se tournent, et plus particulièrement de ceux qui m’ont le plus marqués…

Charlotte, de David Foenkinos

Le roman de David Foenkinos retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu’elle était enceinte. Après une enfance à Berlin, Charlotte est exclue par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Elle y entreprend la composition d’une œuvre picturale autobiographique d’une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : «C’est toute ma vie.»
Ce roman a connu un succès considérable depuis sa publication en septembre 2014 et a obtenu deux prestigieux prix littéraires, le prix Renaudot et le prix Goncourt des lycéens.
De nombreux lecteurs ont demandé à l’auteur de montrer les œuvres peintes de Charlotte, quelques-unes des centaines de gouaches qu’elle a laissées et dont l’ensemble, intitulé Vie? ou Théâtre? raconte son histoire.
Cette édition intégrale illustrée du roman est accompagnée de cinquante gouaches de Charlotte Salomon choisies par David Foenkinos, et d’une dizaine de photographies représentant Charlotte et ses proches.

Mon sentiment : Une histoire vraie, émouvante et forte, racontée avec style et délicatesse. Les peintures de Charlotte renforcent encore davantage le récit. Un devoir de mémoire.

Âme brisée, d’Akira Mizubayashi

Tokyo, 1938. Quatre musiciens amateurs passionnés de musique classique occidentale se réunissent régulièrement au Centre culturel pour répéter. Autour du Japonais Yu, professeur d’anglais, trois étudiants chinois, Yanfen, Cheng et Kang, restés au Japon, malgré la guerre dans laquelle la politique expansionniste de l’Empire est en train de plonger l’Asie.
Un jour, la répétition est brutalement interrompue par
l’irruption de soldats. Le violon de Yu est brisé par un militaire, le quatuor sino-japonais est embarqué, soupçonné de comploter contre le pays. Dissimulé dans une armoire, Rei, le fils de Yu, onze ans, a assisté à la scène. Il ne reverra jamais plus son père… L’enfant échappe à la violence des militaires grâce au lieutenant Kurokami qui, loin de le dénoncer lorsqu’il le découvre dans sa cachette, lui confie le violon détruit. Cet événement constitue pour Rei la blessure première qui marquera toute sa vie…

Mon sentiment : Une histoire originale où transpire la sensibilité de son auteur avec lequel j’ai eu la chance de discuter assez longuement. Quand on pense que le français n’est pas sa langue maternelle… L’un de mes tous plus beaux livres. Arigatou, Mizubayashi-san.

Le Trône de fer l’Intégrale (A game of Thrones) Tome 1, de George R.R. Martin

Le royaume des sept couronnes est sur le point de connaître son plus terrible hiver : par-delà le mur qui garde sa frontière nord, une armée de ténèbres se lève, menaçant de tout détruire sur son passage. Mais il en faut plus pour refroidir les ardeurs des rois, des reines, des chevaliers et des renégats qui se disputent le trône de fer, tous les coups sont permis, et seuls les plus forts, ou les plus retors s’en sortiront indemnes…

Mon sentiment : La plume du traducteur, Jean Solat, est tout simplement éblouissante et ajoute à la dimension de l’univers et des personnages créés par George Martin.

SILO, de Hugh Howey

Dans un futur postapocalyptique indéterminé, une communauté d’hommes et de femmes a organisé sa survie dans un silo souterrain géant. Du monde extérieur, devenu hostile, personne ne sait rien, sinon que l’atmosphère y est désormais irrespirable. Les images de mauvaise qualité relayées par d’antiques caméras, montrant un paysage de ruines et de dévastation balayé de vents violents et de noirs nuages, ne semblent laisser aucune place à l’illusion. Pourtant, certains continuent d’espérer. Ces individus, dont l’optimisme pourrait s’avérer contagieux, représentent un danger potentiel. Leur punition est simple. Ils se voient accorder cela même à quoi ils aspirent : sortir.

Dans une nouvelle qu’il met en ligne en 2011, Hugh Howey décrit une société où l’on ne percevrait plus le monde extérieur que par le biais d’un écran. Peu après, devant le nombre de messages de lecteurs lui réclamant une suite, il imagine quatre nouveaux épisodes – donnant naissance à Silo, devenu depuis un best-seller international.

Mon sentiment : Parvenir à clore 80% de ses chapitres sur un cliffhanger est prodigieux ! Ses chapitres courts contribuent aussi au rythme peu commun de ce livre. Merci à mon ancien directeur de chez SUEZ pour la recommandation : trugarez Loïc (Rousse) ! 😉

L’Alchimiste, Paulo Coehlo

Un jeune berger andalou, Santiago, part à la recherche d’un trésor enfoui au pied des pyramides. Il découvrira pendant son périple la clef d’une quête spirituelle. L’Alchimiste est le récit d’une quête, celle de Santiago, un jeune berger andalou parti à la recherche d’un trésor enfoui au pied des Pyramides. Dans le désert, initié par l’alchimiste, il apprendra à écouter son cœur, à lire les signes du destin et, par-dessus tout, à aller au bout de son rêve. Destiné à l’enfant que chaque être cache en soi, L’ Alchimiste est un merveilleux conte philosophique, que l’on compare souvent au Petit Prince, de Saint Exupéry, et à Jonathan Livingston le Goéland, de Richard Bach.

Mon sentiment : Un conte, avec des mots simples, mais des dialogues puissamment évocateurs, qui résonnent en nous. (du moins, en moi… ) Un « feel good book » qui s’est vendu à 85 millions d’exemplaires – n’en déplaise à ses détracteurs. Merci Marie (Nedellec) de m’en avoir parlé ! 🙂

Le Seigneur des anneaux, de John Ronald Reuel Tolkien

Un jeune Hobbit nommé Frodon Sacquet, hérite d’un anneau. Mais il se trouve que cet anneau est L’Anneau unique, un instrument de pouvoir absolu crée pour Sauron, le Seigneur des ténèbres, pour lui permettre de régner sur la Terre du Milieu et de réduire en esclavage ses peuples. Frodon a donc comme mission de détruire l’anneau en le jetant dans les laves de la Crevasse du Destin où l’Anneau à été forgé et ainsi le détruire pour toujours. Pour cela, Frodon sera aidé d’une Compagnie constituée d’Hobbits, d’Hommes, d’un Magicien, d’un Nain, et d’un Elfe. Un tel périple signifie s’aventurer très loin en Mordor, les terres du Seigneur des ténèbres, où est rassemblée son armée d’Orques maléfiques. La Compagnie doit non seulement combattre les forces extérieures du mal mais aussi les dissensions internes et l’influence corruptrice qu’exerce l’Anneau lui-même sur Frodon…

Mon sentiment : Difficile d’accès au départ en raison de ses longueurs, il m’était toutefois difficile de ne pas le placer ici pour le génie de son auteur. L’œuvre qu’il a façonnée force l’admiration. J’ai aussi l’impression que Tolkien s’est amusé à se glisser avec malice dans la peau d’un personnage. Dommage qu’il ne soit plus là pour répondre…

Nous, les passeurs, de Marie Barraud

« J’ai voulu raconter l’histoire de mon grand-père et, par ricochet, celle de ses deux fils. J’ai voulu dire ce qui ne l’avait jamais été, en espérant aider les vivants et libérer les morts. J’ai pensé que je devais le faire pour apaiser mon père. Ces mots, c’est moi qu’ils ont libérée. »
Qui est ce grand-père dont personne ne parle ? Marie, devenue une jeune femme, décide de mener l’enquête, de réconcilier son père avec cet homme disparu à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Albert Barraud, médecin, fut un résistant, arrêté par les Allemands. Marie découvrira son rôle protecteur auprès des autres prisonniers. Destin héroïque d’un homme qui consacra sa vie aux autres jusqu’à sa disparition en mai 1945, sur le paquebot Cap Arcona bombardé par l’aviation britannique… Au terme d’un voyage vers la mer Baltique avec son frère, Marie va défaire les noeuds qui entravaient les liens familiaux.

Mon sentiment : Un livre dont la chute m’a bouleversé et qui résonnera de manière singulière chez ceux qui ont perdu un aïeul dans les camps.

La légèreté, de Catherine Meurisse

Dessinatrice à Charlie Hebdo depuis plus de dix ans, Catherine Meurisse a vécu le 7 janvier 2015 comme une tragédie personnelle, dans laquelle elle a perdu des amis, des mentors, le goût de dessiner, la légèreté.
Après la violence des faits, une nécessité lui est apparue : s’extirper du chaos et de l’aridité intellectuelle et esthétique qui ont suivi en cherchant leur opposé – la beauté.
Afin de trouver l’apaisement, elle consigne les moments d’émotion vécus après l’attentat sur le chemin de l’océan, du Louvre ou de la Villa Médicis, à Rome, entre autres lieux de renaissance.
 

Mon sentiment : Une bande dessinée unique où la douceur du pastel renforce avec un sublime tragique la douleur d’une rescapée.

Les lions d’Al Rassan, de Guy Gavriel Kay

L’empire d’Al-Rassan a fait de ses conquérants asharites, venus des
sables du désert, un peuple d’artistes et de savants ; l’assassinat du
dernier calife a entraîné son éclatement en cités-États rivales. Seul
peut-être le roi Almalik de Cartada saura lui rendre sa puissance et son
unité, avec le soutien du légendaire Ammar ibn Khairan, poète,
diplomate et soldat.
Car une autre menace pèse sur l’Al-Rassan, celle des royaumes jaddites
du nord de la péninsule, divisés, certes, mais avides de reconquérir le
pays dont ils s’estiment dépossédés. Rodrigo Belmonte est le plus
prestigieux de leurs chefs de guerre.
C’est dans l’exquise cité de Ragosa que se rencontreront Ammar et
Rodrigo, pour un temps exilés au service du même monarque. Entre eux, la
figure exceptionnelle de Jehane bet Ishake, fille du peuple Kindath et
brillant médecin.

Mon sentiment : Un livre à la plume poétique et à la scène finale magistrale de justesse.
Guy Gavriel Kay fut le collaborateur de Christopher Tolkien pour « Le Silmarillion ».

Avant que le monde ne se ferme, d’Alain Mascaro

Anton Torvath est tzigane et dresseur de chevaux. Né au cœur de la steppe kirghize peu après la Première Guerre mondiale, il grandit au sein d’un cirque, entouré d’un clan bigarré de jongleurs, de trapézistes et de dompteurs. Ce « fils du vent » va traverser la première moitié du « siècle des génocides », devenant à la fois témoin de la folie des hommes et mémoire d’un peuple sans mémoire. Accompagné de Jag, l’homme au violon, de Simon, le médecin philosophe, ou de la mystérieuse Yadia, ex-officier de l’Armée rouge, Anton va voyager dans une Europe où le bruit des bottes écrase tout. Sauf le souffle du vent.
À la fois épopée et récit intime, « Avant que le monde ne se ferme » est un premier roman à l’écriture ample et poétique. Alain Mascaro s’empare du folklore et de la sagesse tziganes comme pour mieux mettre à nu la barbarie du monde.
 

Mon sentiment : Les mots me manquent. Une plume éblouissante. Pour faire taire l’oubli.
Une ode à la vie.

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Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit.
(Khalil Gibran, poète et peintre libanais, 1883-1931)